Exposition.

Les couleurs vives dans l’ombre.

présenté
au Centre d’Art Diane Dufresne
du 25 Février au 11 mai 2025
Vernissage le 23 février

Pauline Loctin : Sculpter la mémoire des sens.

Intro

Pauline Loctin invite les spectateurs à un voyage sensoriel et introspectif, où mémoire individuelle et collective tissent le fil d’une exploration artistique profonde. Inspirée d’un voyage en Algérie, terre chargée de récits tus et de mémoires familiales fragmentées, cette œuvre explore le dialogue entre perte, silence et transmission intergénérationnelle, transformant ces thèmes en sensations et résonances intérieures.

À travers cette rencontre avec des histoires enfouies, une mémoire corporelle intime se révèle : une conscience inscrite dans la chair et l’ADN. Le silence devient alors une texture fertile, un espace où les récits oubliés prennent racine.

À travers l’art du pli, Pauline matérialise ces traces fragmentées. Ses œuvres, à la fois intimes et universelles, transcendent les générations et célèbrent la transmission implicite des récits familiaux. Chaque pli est une prière, une mémoire incarnée qui dépasse le silence pour offrir une réconciliation entre passé et présent.

En célébrant la capacité de l’art à exprimer l’inexprimable, cette exposition invite à réfléchir à la puissance cathartique de la mémoire des sens et à la manière dont l’obscurité peut, paradoxalement, libérer la lumière et la parole.

Chapitre 1 – La profondeur du silence

Cette première salle s’ouvre sur un univers en noir, évoquant le poids du silence et des récits inachevés. Plus qu’une absence, cette obscurité est le berceau des possibles : un espace où les histoires enfouies coexistent, prêtes à émerger. Le noir devient une profondeur fertile, une matrice où Pauline explore la transmission par les sens : les sons, les odeurs, les textures.

Les sculptures, par leurs plis minutieux et répétés, incarnent ces mémoires silencieuses. Chaque pli est une prière discrète, un écho tangible reliant l’artiste à ses ancêtres tout en célébrant leur résilience face aux blessures transmises. Ces gestes, empreints de géométrie sacrée, témoignent d’un dialogue entre générations.

Dans ce silence vibrant, Pauline sculpte une mémoire vivante : un espace d’apaisement où les ombres deviennent des ponts vers une réconciliation intime.

Le silence n’est pas vide. C’est là que les souvenirs prennent racine.

Nous n'appartenons pas à un lieu, nous appartenons à la mémoire de ce lieu.

Chapitre 2 – La lumière des lieux

D’abord, il y a le noir, le silence, les souvenirs cachés. Puis, lentement, la lumière prend sa place. Les couleurs surgissent comme des fragments de mémoire qui reviennent à la surface. Les teintes vibrantes des paysages méditerranéens, les motifs familiers et les sensations retrouvées deviennent des points d’ancrage pour une quête identitaire.

Chaque pli, dans sa complexité, incarne un héritage vivant. En répétant ces gestes minutieux, Pauline matérialise une transmission, où chaque couleur ravivée dévoile une part de soi longtemps oubliée. Cette salle, baignant dans la lumière et les teintes éclatantes, célèbre un retour à soi : un dialogue intime entre passé et présent, où la splendeur de l’être éclate enfin.

Remerciements

Cette exposition est dédiée à ma famille, en particulier à ma mère et à mes grands-parents. Merci d’avoir partagé, souvent avec une émotion palpable, vos souvenirs précieux. Merci de me les avoir transmis de toutes les manières possibles, surtout lorsque les mots ne pouvaient être prononcés.

À mon entourage, mes collaborateurs et à ma famille d’âme, je suis profondément reconnaissante pour nos discussions sincères et profondes, qui m’ont enrichie et guidée dans la création de cette exposition.

Cette histoire, je la raconte pour que rien ne sombre dans l’oubli, pour rouvrir les chemins de la parole, afin que nous puissions nous comprendre et nous écouter dans la dignité de notre humanité commune. Je crois encore et toujours au pouvoir que nous avons tous de changer ce monde par l’amour que nous portons les uns aux autres, dans l’écoute profonde de nos histoires, afin de réparer, de comprendre et d’accueillir, pour que la lumière reste toujours allumée.

Enfin, un merci du fond du cœur à mes amis algériens et à toutes les personnes croisées sur ma route en Algérie. Votre amitié, votre lumière et votre générosité continueront d’habiter mon cœur et mon âme pour toujours.

Crédits

Directrice artistique : Pauline Loctin

Design sonore : Rehan Lalani
Pauline Loctin (violon) ; Ziad Qoulaii (voix)

Design olfactif : Dana El Masri

Design lumière : Jennifer Daoust

Photographie : William Ekoh

Design et Scénographie: Émilie Proulx et Nikita Brovkin

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